mercredi 26 octobre 2005

 

Lectures SF : Heinlein, Ruellan, Saberhagen, Simak

Lus ces dernières semaines :
- Robert A. HEINLEIN : Marionnettes humaines
complété par la vision du film (la version avec Donald SUTHERLAND)
[Thèmes : larve, invasion, extra-terrestre, nudité, espion, contrôle mental]
- André RUELLAN : Les Chiens
[un portrait effrayant de la banlieue des années 70 - pendant un temps après la lecture, on ne regarde plus ses compagons à quatre pattes de la même manière - Thèmes : chien, quartier, voisin, docteur, manipulation mentale]
- Fred SABERHAGEN : La Guerre des Berserkers, T1
[classique, efficace - Thèmes : guerre, machine intelligente, espace, vaisseau, guerrier]
- Clifford SIMAK : Mastodonia
[Olivier TOMASINI m'avait prévenue, un petit Simak, un peu décevant dans sa façon d'aborder les conséquences du voyage dans le temps - Thèmes : dinosaure, extra-terrestre, pouvoir para-psychique, voyage dans le temps]
- et Thomas DAY & Ugo BELLAGAMBA : L'école des assassins
[un vrai plaisir de lecture dans le train avant-hier - Thèmes : assassin, manipulation génétique, pouvoir para-psychique, philosophie, guerrier]









En cours de lecture :
- Neal STEPHENSON : Quicksilver
[le premier chapitre est brillant - c'est long mais cela va être bon, et il y a 2 autres tomes comme cela ! :-) - l'anglais employé est un peu complexe pour moi, mais cela ne fait rien, je le relirai en français :-))
Je ne suis encore qu'aux premiers chapitres de Quicksilver, Newton n'est qu'un jeune étudiant, je reste accrochée.]
- Fiction 2
- Galaxies 38
- David CALVO & Fabrice COLIN : Atomic Bomb
[commencé hier - potache mais plaisant pour l'instant]
- Alain DAMASIO : La Horde du Contrevent
[C'est long - je dois me retenir pour ne pas sauter des pages - la lecture de Stephenson est plus facile...
suite : J'ai avancé dans le Damasio - et sauté des pages. L'idée est puissante et originale, et chaque élément de la horde a une voix. Mais il reste des incohérences, dans le monde et dans l'histoire, et il faudrait presque tout re-écrire. Et pas seulement en allégeant en virgules... ]









En vue de lecture :
- Thomas Day : Le livre des Crânes
- Thomas DAY & Ugo BELLAGAMBA : Le double corps du Roi
- Catherine DUFOUR : Le goût de l'immortalité
en attendant les Roland C. WAGNER annoncés et les deux parutions de "La Bibliothèque rouge" des Moutons, et les achats des Utopiales, et ...









Je reviendrai sur ce message pour le compléter...
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dimanche 23 octobre 2005

 

Anacharsis, éditeur original





Au Salon du Livre de Mouans-Sartoux (06),
- récupéré un vingtaine de poche et revue SF à deux euros pièce,
- vu Pierre Magan,
- découvert les Éditions ANACHARSIS.

Celles-ci sont une petite maison d'édition créée il y a 5 ans et qui a 25 publications à son actif. Son siège se partage entre Marseille, Toulouse et Narbonne.
Sa spécialité, les récits de voyage et les témoignages, anciens ou lointains, le décalé, l'exotique et l'imaginaire : originaux et ambitieux.
Des édition soignées, des traductions improbables (malais, vénitien, catalan, islandais ancien...), des prix entre 7 et 30 euros.

À garder à l'œil.

Courriel : anacharsis@lekti-ecriture.com
Adresse postale : 7, chemin du boulodrome. 31200 Toulouse. France.
Téléphone : 05.34.40.80.27
Fax : 05.34.40.80.27.

Extrait d'un commentaire élogieux :
« Anacharsis. Le nom sonne comme un emprunt savant. Mais la jeune maison d’édition toulousaine n’a garde de jouer les cuistres et n’exige pas qu’on se souvienne du philosophe d’origine scythe [...], ni du baron de Cloots, collaborateur prussien de l’Encyclopédie [...]. Tout au plus Charles-Henri LAVIELLE et Frantz OLIVIÉ précisent qu’[...]ils rendent hommage à tous ceux qui voulurent élargir les horizons culturels par le goût des rencontres et des confrontations fécondes.
Pari tenu, et avec quel panache ! De l’épopée byzantine de Digénis Akritas (L’Akrite) au mystérieux "Cymbalum mundi" de Bonaventure des Périers, en passant par "Les Codices du merveilleux" du patriarche Photios ou le formidable "Tirant le Blanc" du Catalan Joanot Martorell que Cervantès tenait pour le "meilleur livre du monde", l’adresse tout artisanale du chemin du Boulodrome - en fait celle de Charles-Henri Lavielle - est aujourd’hui celle de l’excellence. »

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Parmi les titres qui m'intéressent :

Les Codices du Merveilleux, de Michel PHOTIOS.
Traduit du grec par René Henry.
"Quatre notes de lecture, les codices, rédigées par le plus grand érudit byzantin du IXe siècle à partir d’ouvrages de l’Antiquité ouvrant sur toutes les dimensions du merveilleux."
sur les textes du Traité sur la Mer Rouge d’Agatharchide de Cnide (IIIe siècle av. J.-C.), L’Inde de Ctésias (Ve siècle av. J.-C.), la Vie d’Appolonios de Tyane de Philostrate (IIie siècle ap.J.-C.) et Les merveilles extraordinaires d’au-delà de Thulée d’Antoine Diogène (IIIe siècle ap. J.-C.),

Naufragés, de Pietro QUERINI, Cristoforo FIORAVANTE & Nicolò de MICHIEL.
Texte vénitien du XVème siècle. Les auteurs sont le capitaine, un marin, le secrétaire de bord.
Et de ce drame "a finalement éclôt une découverte culinaire : les survivants ramenèrent à Venise la morue des Lofoten, ou stock-fish, et c’est ainsi que naquit le Baccalà alla Vicentina, que la « Confraternité du Baccalà », à Vicenza, non loin de Venise, déguste et fait connaître encore aujourd’hui avec passion."

Le voyage d'Occident, de Nicandre de CORCYRE.
Traduit du grec par Paolo Odorico, postface d’Yves Hersant. Début XVIème, d'un copiste grec de Venise parti en Allemagne, Angleterre et France.

et
- SAGA DE HROLFR SANS TERRE (Anonyme)
- TIRANT LE BLANC
- THESSALONIQUE - Chroniques d’une ville prise
- AMBASSADES À BYZANCE
- CYRANO DE BERGERAC dans tous ses états
- LES ALMOGAVRES - L’Expédition des Catalans en Orient
- L’AKRITE L’Épopée byzantine de Digénis Akritas, versions grecque et slave, suivies du Chant d’Armouris
- HISTOIRE DU SIEUR DE MONTAUBAN, Capitaine flibustier, par lui-même
- DES TURCS, Traité sur les moeurs, les coutumes et la perfidie des Turcs
- CYMBALUM MUNDI, suivi de Bonaventure Despériers par Charles Nodier
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vendredi 21 octobre 2005

 

A la découverte de H. L. Mencken

En me baladant sur les sites reprenant des phrases de Robert A. HEINLEIN ou de Mark TWAIN, je trouve fréquemment des citations de H. L. MENCKEN.

CWillis-InsideJob.jpgOr, ce nom me dit quelque chose depuis la lecture de "Inside Job", novella de Connie WILLIS achetée en édition reliée et signée l'été dernier.
Une lecture réjouissante dont un des "héros" est justement l'esprit de MENCKEN, grand pourfendeur des charlatans de tous poils en son temps.
Avec son talent habituel, dans une novella bien menée mais finalement mineure, Connie WILLIS a fait revivre cette figure flamboyante, combattant acharné pour la raison.

Pour en savoir plus sur ce personnage, journaliste et essayiste, satiriste à la plume acérée dans la grande tradition de Mark TWAIN, contemporain de Sinclair LEWIS, il y a bien sûr le web : ici ou ici. Mais aussi le papier : Henry Louis MENCKEN a écrit des essais et articles sur les préjugés, les idées reçues, la religion (de son point de vue d'athée militant), les mystifications. Ils ont été repris en différents recueils : j'en ai acheté deux. J'ai aussi commandé son essai majeur sur l'Américain comme langue. Un de ses essais a été récemment traduit en français.
Egalement, une biographie de MENCKEN par Terry TEACHOUT, histoire de compléter l'esquisse biographique donnée par Connie WILLIS.

"Minority report."
- Première éd. de Alfred A. Knopf, Borzoi Book, 1956.
- Éd. Maryland Paperback Bookshelf, 1997. Broché, 296 pages. ISBN:0801856582.

"On Politics. A carnival of buncombe (1920-1936)."
- Première éd. de Malcolm Moos, Baltimore, Johns Hopkins Press, 1956.
- Éd. Maryland Paperback Bookshelf, 1996. Broché, 384 pages. ISBN:0801853427.

"The American language; an inquiry into the development of English in the United States. And the two supplements."
- 1919 (4ème éd. 1936), suppléments en 1945 et 1948.

"Comment peut-on être américain ?"
- Préface de Bernard GENIES, traduction de Laurent BURY.
- Éd. Saint-Simon, Coll. Dissident, oct. 2004. Broché, 84 pages, 10 €. ISBN:2915134138.

"The Skeptic : A Life of H. L. Mencken" de Terry TEACHOUT [critique]
- Éd. HarperCollins, Coll. Perennial, 2003. Broché, 416 pages, 16 $. ISBN: 006050529X.

HLMencken-MinorityReport.jpgHLMencken-OnPolitics.jpgHLMencken-AmericanLangage.jpgHLMencken-Américain.jpgTeachout-TheSkeptic.jpg


Soit : comment rebondir d'un sujet à l'autre, selon les bons préceptes de Connie WILLIS.

NB : pour l'instant, aucun lien même ténu décelable entre H. L. MENCKEN (1880-1956) et Robert A. HEINLEIN (1907-1988), alors que le second a commencé sa carrière quand le premier la finissait et qu'il avait alors une grande influence dans les milieux littéraires et la société. Contrairement à l'influence avérée de James Branch CABELL (1879-1958) par exemple.
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samedi 15 octobre 2005

 

Rencontre fras sud à Marseille

L'occasion fait les larrons... toute occasion est bonne... pour que les frasiens du sud festoyent ensemble après avoir chassé en meute l'occasion d'occase dans les sous-bois des bouquinistes.
Cette fois-ci, le prétexte était sérieux : la conférence "Agronomie et SF" organisée par Isabelle MIARD, de l'Agora des sciences, lors du Salon Lire en Fête 2005 de Marseille au Parc Chanot, le 15 octobre 2005 à l'heure du repas.
Jacques BARBERI et Ugo BELLAGAMBA étaient les intervenants de la table-ronde pour leur participation à l'anthologie "Moissons de futur" dirigée par Daniel CONRAD (qui avait été malheureusement empêché).
Conférence Jacques BarbériAntho MoissonsduFuturg

Miamm...Dans le public, des frasiens, Olivier Tomasini...

Jacques Barbéri a lu des extraits de sa nouvelle L'homme qui parlait aux araignées.
On a parlé d'agronomie et gastronomie, d'élevage d'araignée (Gipsy s'en est étranglée sur son sandwich) et d'OGM, de café et de radis, de SIMAK et de Farmer in the Sky (Pommiers dans le ciel) de Robert A. HEINLEIN...


En terrasseL'après-midi a permis de prospecter les bouquinistes autour du Cours Julien - en suivant les conseils de Marc et Laurent - ici, en terrasse, un repos bien mérité.
La soirée s'est terminée dans un restaurant tunisien sur le vieux port, autour d'une longue table d'une quinzaine de personnes, avec Jean-Jacques, Ugo et Anne (et Margot, la plus jolie des fleurs !). Jacques et Isabelle nous ont rejoint pour le dessert.

On se retrouvera peut-être le dimanche 23 octobre à Porquerolles à l'occasion de la 6ème Fête du Livre.
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jeudi 13 octobre 2005

 

Les Ig Nobel Prizes 2005

Parce qu'il faut de la fantaisie dans la vie, que l'humour n'empêche pas de réfléchir et que chercher, chercher, il en restera bien quelque chose... - n'empêche, qu'est-ce qui se passe dans la tête des lauréats ? - :
chaque année en octobre sont décernés les "Ig Nobel Prizes" !
Jeudi 6 octobre dernier s'est ainsi tenue la quinzième cérémonie de remise des prix à l'Université d'Harvard, Cambridge, Massachusetts.
Le site officiel (en anglais) est accueilli par les Annales de Recherche Improbable, avec tous les détails de la cérémonie de 2005 (y compris une vidéo) ainsi que des publications des lauréats.

Parmi les maîtres de cérémonie, de vrais Nobels (on est à Harvard et au MIT, ne l'oublions pas) dont un petit nouveau cette année, Roy J. GLAUBER, qui depuis 10 ans balaye soigneusement la scène de tous les avions en papier envoyés par le public et qui a reçu à 80 ans le Prix Nobel de Physique 2005 pour sa "description théorique du comportement des particules de lumière", ou plus précisemment "for his contribution to the quantum theory of optical coherence" (sa photo). On peut entendre et lire son interview du jour même (le mardi 4 octobre 2005) : il indique toujours enseigner à de petits groupes ou en amphi.

2 prix NobelsRobert WILSON, lauréat du Prix Nobel
de Physique en 1978, lance un avion en papier,
à côté de Dudley HERSCHBACH, lauréat du
Prix Nobel de Chimie en 1986.


Pour en savoir plus en français sur ces prix, voir aussi Wikipedia.

Pour rester en SF, tout cela me rappelle l'excellent petit roman de Connie WILLIS, Bellwether (malheureusement non traduit) qui met en scène, dans un laboratoire de recherche privé en proie à la bureaucratie et au marketing, la nécessaire collusion entre une sociologue spécialisée dans les tendances et les modes et un théoricien du chaos, pour obtenir un financement conjoint de leurs travaux grâce à l'observation et la modélisation d'un troupeau de moutons... savoureux ! (autre avis) Et pour le plaisir, deux interviews de Connie Willis : ici et .
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mercredi 12 octobre 2005

 

Encalminée à Lyon

Visite rapide à Lyon, pour participer à un jury de mémoire.
La place Bellecour, même réaménagée, n'a pas changée.
Pris le métro, sale mais efficace.
C'est au retour que les choses se sont gâtées : après la soutenance et un apéritif de félicitations, le premier train à prendre devait partir de la gare Lyon Part-Dieu à 21 heures. Problème mécanique à Dijon, circulation des rames bloquée, je suis finalement revenue à Avignon à 3 heures du matin avec plus de 4 heures de retard.
Tout ferme dans la gare à 20h45. Heureusement, il reste dans la salle d'accueil, peu accueillante, une prise secteur que chacun squatte à son tour, pour son téléphone portable, moi pour l'ordinateur.
Retard "indéterminé" une bonne partie de la soirée, même si les estimations au guichet sont un peu plus précises. Pas de quoi prendre le temps de sortir manger ou aller voir un film. Une fois le train arrivé en gare, nous rejoignons des voyageurs venus de Paris et qui ont été bloqués plusieurs heures vers Dijon. Les conditions de transfert n'ont pas été très confortables, le ton monte, les contrôleurs appellent la police, le train reste immobilisé 3/4 heures supplémentaire le temps que les esprits se calment.
Arrivée à Avignon, bien sûr plus de navettes pour le centre-ville et encore une épreuve de force, sûrement superflue, pour obtenir l'appel d'un taxi et la gratuité de la course prise en charge par la SNCF. Arrivée lasse au lit, enfin.

LYON, Place Bellecour.
VerticalitéSous la queueMobilité douce
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mardi 11 octobre 2005

 

Derniers achats et lectures SF

Dernière lecture : Sixth column, de Robert A. HEINLEIN.
Un premier roman, d'avant guerre, aux personnages et aux prétextes scientifiques encore caricaturaux. Les héros sont de vrais pieds-nickelés, amateurs mais débrouillards. La maîtrise absolue de la matière leur donne un peu trop facilement richesse et puissance sans limite. Heinlein dresse le portrait prenant d'un pays occupé qui développe sa résistance sous couvert de religion. Quelques remarques acides sur les cultes, une célébration de l'engagement...

Reçu vendredi dernier (je suis abonnée) et, pour l'instant, simplement feuilleté :
Le numéro 2 de Fiction, chez Les Moutons Électriques.
Anthologie périodique de Fantasy & Science-Fiction, sous une couverture bleue et de circonstance par F'murr (ISBN : 2-915793-07-7 - 336 pages broché-cousu).
À nouveau, une belle chose truffée de nouvelles, d'essais, d'articles et, cette fois, de petits dessins humoritiques SF, une excellente idée.
À déguster.

Achetés dernièrement chez Folio SF (donc en haut de pile) :
- Marionnettes humaines, de Robert A. HEINLEIN,
à comparer avec ma version américaine "The puppet masters",
- Bibliothèque de l'Entre-Mondes, de Francis BERTHELOT,
un essai qui doit être bourré d'idées de lecture, malheur à moi !
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jeudi 6 octobre 2005

 

Café-sciences avec Étienne Klein sur le Temps

Premier Café des Sciences à Avignon mercredi soir
avec Étienne Klein :
Le Temps existe-t-il ?

Cela a duré de 20h30 à 23h environ.
Un beau cadre, accueillant et chaleureux
un public très nombreux, un beau succès d'affluence.
C'est une première tentative, et mon premier Café Sciences,
j'appuie donc sur les points encore à améliorer.

• D'abord le micro ou la sono, difficile à maîtriser.
• Ensuite, l'organisation spatiale : il y avait beaucoup de monde,
donc des gens qui sont restés debout, et le partage du café en deux salles
a laissé la seconde un peu trop à l'écart du débat.
• Enfin, le format n'est pas encore bien défini entre "un nouveau concept" et
une conférence au format plus classique (agréablement informelle ici, dans la forme, le ton et les échanges qui ont suivi).
Une intervention initiale peut-être un peu longue dans le cadre d'un café :
E. Klein a parlé au début de 20 minutes qui se sont en fait transformées en 1 heure assez dense (et brillante), avec seulement ensuite des questions-réponses.
> Je m'imaginais en fait un "Café" plus comme un tour de table un peu détendu,
un dialogue socratique sur différentes dimensions de la question.
Mais cela est bien sûr bien plus difficile et il faut un maître de jeu bien aguerri !

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Pour entrer dans le contenu,
Étienne KLEIN nous a d'abord rappelé la grande polysémie du mot "temps",
et donc la difficulté de définir le sujet dont on parle, entre métaphore et
expressions populaires.
Cette partie m'a semblé un peu longue, d'autant qu'elle ne s'appuyait que sur la langue française.
J'aurais bien aimé à ce moment-là pouvoir interroger
sur la diversité de ce mot à travers les langues et les cultures humaines.
Mais ce passage s'est avéré, après coup, vraiment nécessaire, pour pouvoir éviter
ensuite de partir dans un jeu stérile sur les différentes significations du mot avec la salle.
Et cela permet une montée progressive de la complexité de l'exposé,
du temps quotidien "qui ne serait plus ce qu'il était" à des notions plus fondamentales.

Quelques expressions m'ont frappée :
- "Le temps existe-t-il ? - Ça dépend..."
- "Le temps n'est pas l'espace."
- "Le temps n'est pas sympathique."
- "Il n'existe pas de définition du temps."
- non-sens d'une comparaison entre le temps, qui passe, et un chemin : qui "cheminerait" ?
- "Le temps n'est pas un fleuve : quel serait son lit ?"
- "Où est le passé ?" : pour Proust, le passé est plus réel que le présent, au contraire de
Scott Fitzgerald, pour qui le temps qui passe est une fabrique de néant.
Étienne KLEIN a aussi successivement évoqué Aristote, Saint-Augustin (Les Confessions, Livre XI),
Kierkegaard, Balzac, Wittgenstein, et raconte avec talent l'apparition du Temps (chronos)
chez les Grecs, mythe dont Gaïa, Ouranos, et Kronos, un des Titans, tiennent les premiers rôles.

Il a ensuite tracé à grands traits l'évolution de la notion de temps en physique,
depuis son apparition comme variable mathématique, dans les expériences de pensée de Galilée,
sa définition comme une variable à 1 dimension, de vitesse uniforme, chez Newton,
le consensus rapide chez les physiciens sur sa nature linéaire (et non cyclique),
porté par le principe de causalité explicité chez Kant et Leibniz,
l'affaiblissement de la "cause" au cours du XIX° siècle (thermodynamique),
son "remplacement" par la contrainte de la vitesse de la lumière dans la relativité,
jusqu'aux équations de Paul Dirac en 1928, qui saura au niveau des particules
combiner les approches quantique et relativiste, et révéler l'antimatière.

Citation d'Étienne KLEIN :
« L’existence, aujourd’hui démontrée, de l’antimatière est la preuve matérielle
(ou plus exactement antimatérielle) du fait que le temps existe,
que c’est un sens unique qui ordonne les évènements conformément à ce qu’exige
le principe de causalité. L’apparition des énergies négatives dans les équations
ne manifestait finalement rien d’autre qu’une impossibilité : celle de voyager dans le temps. »


À noter :
• Il a insisté lourdement tout au long de ses interventions sur l'impossibilité absolue de voyager dans le temps, "quoi que dise la science-fiction."
• De même, il a égratigné plusieurs fois Claude Allègre (aristotélicien, "même pas galiléen") - une inimitié revendiquée, et affiché son désaccord avec Ilya Prigogine sur les différences entre un cours du temps et la flèche du temps, entre retour à un état initial et retour à un instant initial (la chimie, ses phénomènes irréversibles, l'entropie ne remettent pas en cause la physique et ses équations).
• Il a terminé sur un exemple assez long et qui a semblé mal compris, de l'antimatière que
nous dégageons tous : le potassium 40 instable (forme stable à 39 neutrons et protons)
a une période de 1,2 milliard d'année (environ) ; il devient du calcium 40 stable
par la transformation d'un neutron en proton, accompagnée de l'émission d'un antineutrino,
de masse non nulle : de l'antimatière, et ceci 4000 fois par seconde à chaque instant
dans le squelette d'un homme moyen !

Un texte résumant bien mieux que je n'ai su le faire ici les différents points évoqués :
Etienne KLEIN - Le temps de la physique
Bulletin Interactif du Centre International de Recherches et Études transdisciplinaires n° 12 - Février 1998 [texte publié dans Dictionnaire de l'ignorance, Albin Michel, 1998, ouvrage collectif sous la direction de Michel Cazenave ; reproduit dans le Bulletin avec l'autorisation de l'auteur.]

- KLEIN Étienne, 2004. Les tactiques de Chronos. Coll. Champs Éd. Flammarion
- KLEIN Étienne, 1996. Le temps. Coll. Dominos Éd. Flammarion.
- CONCHE Marcel, 1992. Temps et destin. Éd. Presses Universitaires de France.
- COHEN-TANNOUDJI Gilles & SPIRO Michel, 1989. La Matière-Espace-Temps. Folio Essais, Gallimard.

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Enfin, une difficulté à parler vraiment de "science" dans le public :
il y a besoin, en plus de l'intervenant, d'un "modérateur" au débat qui recadre sur le sujet.
Cette fois-ci, le thème se prêtait à des dérives philosophiques -
et Étienne Klein était à la hauteur pour se prêter à ce jeu-là -,
mais cela affaiblit pour moi la particularité de ce que peut être ce "Café" -
quitte alors à organiser un thème vraiment "philosophie des sciences" ou "nature de la connaissance".

En tout cas, la barre a été placée haut pour les intervenants suivants, par Etienne KLEIN
entre clarté de l'exposé scientifique et indulgence, politesse et pugnacité dans ses réponses lors du débat.

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En écoute : Georges BRASSENS :"Saturne" in Les copains d'abord, 1965 - Paroles.
À lire :
Robert A. HEINLEIN : "Paul Dirac, Antimatter and You" in Expanded Universe, 1980.
- et pour en savoir plus sur Dirac.
Gregory BENFORD : Paysage du temps, Folio SF (Timescape, 1980).














Café-Sciences mensuel au "Ô Gréduzingo", 5 rue Pasteur, 84000 AVIGNON - contact : 06 16 69 42 86.
Le 16 novembre : "séismes et tsunamis : à l'écoute de la Terre" - 30 novembre : "ITER" - 11 janvier : "Le climat".
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lundi 3 octobre 2005

 

Lecture SF : Varley, Genefort, Heinlein, Morgan

Lus ce long week-end :

• un autre roman de John VARLEY :
Gens de la Lune (Denoël, PdF), en 2 tomes - belles couvertures de Jeam Tag, et on voit qu'il a lu le livre ;-).
Même univers que "Le système Valentine" ; il a été écrit et se déroule avant ce dernier, lu il y a une semaine : gymnastique mentale. Le fait majeur est l'"Invasion" extra-terrestre qui a annihilé toute présence humaine de la Terre, voilà deux siècles.
Ce roman est le journal de 2 ans de la vie agitée, dans et sur Luna, d'Hildy Johnson, rencontrée également dans "Le système Valentine" : journaliste, robinson, institutrice, suicidaire... et de ses rapports intimes et amicaux avec son rédac' chef et sa stagiaire, ses confrères, sa mère, des brontosaures, la Reine d'Angleterre, un catcheur à mort, un chien, un papillon, des heinleinistes et Sissi, ordinateur central (CC)... Le référent-hommage à Heinlein est encore plus évident et marqué cette fois : la philosophie générale de la non-communauté heinleiniste, le nom du vaisseau, les pseudonymes (Gretel, VMSmith), un calculateur central dépressif très proche de Mike, et même la vie de pionnier menée dans un Texas de disneyland...
Une lecture endiablée - peu d'intrigue mais beaucoup d'inventivité SF bien menée dans les éléments technologiques et les rapports sociaux (sexe, religion, syndicalisme, presse...).
Thèmes : - IA, ordinateur central, ordinateur dépressif, apparition de la conscience - nanotechnologie - bioingéniérie - changement de sexe - invasion extraterrestre (à l'arrière plan) - médias.

• un roman de Laurent GENEFORT :
Les conquérants d'Omale (J'ai Lu Millénaires), emprunté à la médiathèque. Suite d'"Omale", lu il y a quelques semaines.
Je reste fascinée par la description des particularités des 3 races (humaine, chile et hodgqin) et de leurs rapports ; et par le monde d'Omale lui-même, une Sphère de Dyson. Je n'arrive pas pourtant à me passionner pour les personnages et leurs aventures ; chacun reste schématique, un peu caricatural - les plus réussis étant paradoxalement les non-humains dont l'étrangeté irréductible est bien rendue, une réussite qui rappelle celles d'Aldiss ou de Vinge. Un autre déséquilibre pour moi, ce que ses habitants connaissent d'Omale : au-delà des différentes religions et de leurs croyances, l'organisation de la science (instruments, méthodes, théories, personnes) semble manquer de cohérence.
L'écriture est belle, le monde passionnant - je n'ai pas encore rencontré l'ambassadeur qui m'en ouvrira les portes.
Thèmes : - être extra-terrestre - religion - artefact.

• la relecture d'un roman de Robert A. HEINLEIN :
Les enfants de Mathusalem (Pocket SF).
Une relecture rapide surtout pour me remémorer la seconde partie et les deux planètes explorées, dont celle des "Petits hommes" éleveurs d'arbres à plats tous prêts.

• le roman de Richard MORGAN :
Anges déchus (Bragelonne), emprunté à la médiathèque. À noter, une belle couverture de Didier Florentz, très SF, qui pour une fois ne suscite pas l'effet répulsif habituel chez Bragelonne.
Deuxième roman de Richard Morgan, et second lu. Et seconde excellente impression.
Le premier était tourné polar-détective-SF, celui-ci est clairement de la SF-guerrière - mais avec le même personnage de dur "au cœur tendre" Takeshi Kovacs. Des personnages bien campés, une équipe-commando dont chaque élément devient vite attachant. L'horreur est présente, tout comme la douleur, physique ou mentale (sans jamais être glauque) ; le mystère et l'émerveillement aussi.
Thèmes : - guerre - réalité virtuelle - implant cérébral - archéologie ET - porte.

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dimanche 2 octobre 2005

 

Un pays en guerre

(Vu sur le site de Michael Moore)
Les États-Unis sont toujours en guerre. Bientôt 2000 soldats américains morts en Irak, des dizaines de milliers de blessés. Et des dizaines de milliers de morts irakiens. (sources)


Le Washington Post présente chaque soldat tombé en Irak : Faces of the Fallen, "visages de ceux qui sont tombés" (en Afghanistan également).
Respect et émotion, un sentiment poignant à voir la succession de leurs portraits souriants, proche de celui évoqué par le Vietnam Veterans Memorial de Washington.


CNN a également établi une liste par nom et par date de décès.

À écouter : Bruce SPRINGSTEEN : Devils and Dust. (©)
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